@Merlu Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, pour moi il y a quelque chose de très problématique à rependre ce point de vue autant que tu le peux parce que les groupes minoritaires (queer, lesbienne, gay, trans, inter...) ont absolument BESOIN de se retrouver et d'échanger. On a besoin de conseils de nos pairs, on a besoin de leurs retours d'expérience, on a besoin de partager nos joies et nos peines, et ça en vrai sans internet et les réseaux sociaux c'est extrêmement compliqué. Parce que dans ''minoritaire'' il faut entendre ''on est pas si nombreuxses que ca''. Faire peur aux jeunes (et moins jeunes) LGBTI en rependant l'idée qu'iels ne trouveront que violence sur internet c'est dangereux, ça risque de les couper de soutiens précieux.
Je pense aussi que ton regard est biaisé parce que moi, les réseaux qui m'ont aidé dans ma formation militante, dans ma vie perso et dans ma transition, c'était principalement des forums et principalement madmoizelle. J'y ai certes vu parfois de la haine et de harcèlement impuni, par mal d'êxtreme droite c'est vrai, et je m'y suis fait du mal parce que toute interaction sociale est risqué, mais ce qui en ressort c'est que je suis plus heureux, mieux armé, et avec la conviction de trouver des soutiens malgré tout (et du coup j'ai plusse confiance dans ma vie irl)
Alors je veux bien que Twitter ou d'autres réseaux soient assez violents, mais comme tous les réseaux y'a des moyens de filtrer. Sur mon Twitter à moi y'a beaucoup d'artistes et beaucoup de militants de toutes sorte et ce qui est intéressant c'est que je vois LEURS réponses à des shitstorm mais jamais les messages qui en sont à l'origine. Les propos violents, LGBTIphobe etsa n'arrivent tout simplement pas jusqu'à moi et c'est tant mieux. Du coup même si c'est fatigant des fois c'est un réseau qui m'apporte plutôt du positif et de la confiance en moi, et surtout qui m'aide à sentir moins seul au quotidien et d'une certaine manière à emmener ma communauté partout avec moi. Et ma communauté majoritairement elle parle de ses animaux, elle donne des astuces, elle fait des memes et des blagues queer, des photos badass et je ne sais quoi de cool de la vie quotidienne. C'est très précieux pour moi. Il n'y a pas que de la toxicité sur internet, et on peut s'en protéger si on veut.
Par ailleurs vraiment je pense que tu zappes le boulot immense de militant.es sur toutes ces plateformes qui n'ont eu de cesse de vulgariser, d'apporter de l'information pour tout le monde et de rendre le sujet de la transidentité plus audible et moins exotique. L'exemple qui me vient c'est sans doute Hparadoxae qui a pas mal d'audience sur le YouTube français, pour moi ça a été Contrapoints qui m'a aidé à me défaire de beaucoup de préjugés. Je connais beaucoup moins les réseaux plus récents mais je ne doute pas qu' on y trouve ce genre de figure d'identification qui sont très positives et qui s'adressent tout autant aux personnes cis.
Je suis obligé de le constater dans ma vie en fait, les seuls personnes qui se doutent que je suis trans, qui me demandent comment je veux être genré et tout.. Ben soit iels sont LGBTI eux même soit iels ont moins de 25 ans. C'est ces personnes qui opposent le moins de résistance et qui vraiment s'en foutent parce qu'iels ont intégré des règles apprises sur internet (respecter les pronoms et les prénoms des personnes trans c'est important, on ne pose pas telle telle telle question c'est très indiscret etc) ce qui est plus rare avec les personnes qui traînent moins sur les réseaux. Même quand ces personnes sont bien intentionnées.
Je pense aussi que même si les jeunes sont jeunes (!) iels connaissent aussi mieux internet et ses codes que leurs aînés. Iels savent souvent mieux trier l'information, mieux s'orienter aussi.
Moi je vois effectivement une nette amélioration et ça ne me choque pas du tout qu'internet ait été un acteur important dans tout ça.
Regarde, y'a énormément de misogynie, de haine sexiste sur internet. Mais y'a aussi énormément de féministes, et internet à participé à la formation féministe de beaucoup d'entre nous, non ?
Je dis pas que les ados sont totalement exempt de transphobie ou d'homo phobie aujourd'hui. J'en ai vécu au lycée et c'était y'a moins de 10 ans, et je ne doute pas que des élèves en subissent encore de la part d'autres élèves. Mais on ne peut pas nier qu'il y a une évolution. Les témoignages d'intégrations reussies d'élèves trans auprès des autres jeunes sont assez courantes, j'ai quand même l'impression que quand le vécu est négatif il vient effectivement bien plus de l'archaisme de l'institution scolaire qui met des bâtons dans les roues pour des choses très simples. C'est en fait pas vraiment la même chose d'être harcelé par des gens de son âge (même si c'est très grave et à prendre au sérieux) et par une institution qui a autorité sur toi.