Personnellement, je ne suis pas consommatrice d'homéopathie, mais je me suis tournée vers les remèdes de grand-mère DIY, les plantes et les huiles essentielles pour des raisons similaires (maltraitance médicale depuis l'adolescence, approximations, dramatisation ou au contraire négation de certains problèmes existants, infos parfois complètement erronées dans le pire des cas). Sans parler des effets secondaires liés à certains traitements prescrits, même si c'est surtout la faute à pas de chance. Bref, tout ça a tendu à me faire perdre une bonne dose de confiance et de respect envers la médecine traditionnelle et surtout ses praticiens. Fatalement, je ne prends plus tout ce qui sort de la bouche d'un bac S + 10 comme parole d'évangile, j'ai même une réaction de méfiance instinctive qui n'aurait pas lieu d'être dans un monde idéal. Toutefois je n'y suis pas fermement opposée, j'y ai parfois recours, je me fais vacciner contre la grippe tous les hivers, je vais faire coucou à ma gentille généraliste de temps en temps et je n'imagine pas qu'une branche de tilleul puisse être un remède sérieux contre le cancer. Mais il est clair que ça a considérablement modifié ma façon de prendre soin de mon corps au quotidien, ma gestion des p'tits bobos et mes attentes en tant que patiente. De fait, je peux comprendre pourquoi certaines peuvent être amenées à se tourner vers d'autres propositions. C'est ce que j'ai fait en partie et je ne me verrais pas revenir en arrière.
Je ne suis pas branchée homéopathie, puisque sans principe actif, même si je suis convaincue que l'effet placebo peut résoudre beaucoup plus de problématiques qu'on ne l'imagine. Néanmoins, ce qui me choque n'est pas tellement le recours à une médecine alternative, mais le fait que la prise en charge côté tradi soit parfois si médiocre qu'on aie besoin d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Que certaines trouvent préférable de renoncer à une visite chez certains spécialistes plutôt que de détecter d'éventuels problèmes de santé tant elles ont été traumatisées par des violences médicales (ça fait des années que je n'ai pas remis les pieds chez un.e gynéco en connaissant les risques de négliger cet aspect de ma santé, et je ne pense pas être la seule). Qu'on fasse continuellement les frais d'un manque de temps, de compétences, de formation (oui tout le monde n'est pas à mettre dans le même panier, mais au bout d'un moment on n'a plus l'énergie de chercher les perles rares qui seront un minimum bientraitantes). Que certaines encourent le risque de se laisser séduire par des charlatans parce que la médecine traditionnelle, en 2020, n'est clairement pas à la hauteur et reste parfois très archaïque sur certains aspects de la prise en charge. Je suis assez amère et de parti pris mais personnellement, ce n'est clairement pas les patientes qui se tournent vers la "médecine douce" que je juge très fort.
Quoi qu'il en soit, je trouve l'approche de l'article rafraîchissante (= objective et non culpabilisante), il met en lumière des facteurs non négligeables et pose des questions intéressantes. J'ai apprécié de le lire.