J'ai écris tout un pavé, bien plus long que ça, et en fait, non, la fatigue est totale de toujours trouver un post pour dire " Oui mais et les autres alors ? " quand quelqu'un parle de son vécu personnel et s'adresse aux personnes ayant le même vécu
Bref, moi j'en ai chié, j'ai perdu un bébé à 10 SA ( enfin je ne l'ai pas perdu, on me l'a enlevé), avec un petit coeur, des bras, des jambes, et j'aurais pu remplir le bingo des phrases minimisant ma perte et l'existence de ce bébé. Alors ça m'a fait du bien de lire ce témoignage. Quand elle raconte les moments partagés avec son mari, ces moments de vide, ou tout et rien à la fois te traverse l'esprit, ou tu comprends que si tu viens de te prendre la baffe de ton existence, tu es loin d'avoir fini.... j'ai le bide qui se serre. Cette épreuve fait sincèrement partie des moments les plus intenses que j'ai pu vivre avec mon mari, c'était une douleur tellement puissante, mélangé à tellement d'amour à la fois. Qu'est-ce que ça a fait mal, qu'est-ce que ça fait encore mal aujourd'hui. Le regard de la gynéco posé sur l'écran alors que j'ai déjà tout compris, chuchoter moi même à mon mari que le coeur ne bat plus, le périple administratif pour qu'on me l'enlève, à la veille des fêtes de fin d'année, alors que les blocs sont overbookés, l'infirmière qui me dit de ne pas m'inquiéter, que tout sera comme avant après l'intervention, le moment où je ferme les yeux au bloc, sachant qu'il ne sera plus là au réveil de l'anesthésie, pleurer en salle de réveil, recevoir les paroles de l'anesthésiste " vous en ferez un autre " alors qu'on avait déjà eu tant de mal à faire celui-ci, les réveils en pleurant la nuit, le fait d'ouvrir les yeux le matin, d'avoir oublié le temps d'un instant, se rappeler et se reprendre tout ça en pleine face.. Avoir envie de crever pendant les fêtes, subir les non-dits, tout le monde sait, mais personne ne dit rien, ou alors on me sort des conneries du style " C'est mieux qu'un handicapé " " Il n'y a pas de hasard " " Heureusement tu en as déjà une" " Mieux vaut maintenant que plus tard ". Tous ces gens qui y vont de leur petit commentaire médical alors qu'ils n'y connaissent absolument rien, alors qu'il n'y avait AUCUNE raison que ce bébé arrête de se développer, aucun soucis chromosomique comme tout le monde le sous-entend avec son doctorat de pochette surprise, rien. La faute à pas de chance. Mais les gens préfèrent se rassurer eux-même plutôt que de vous demander comment vous allez.
Voilà, là, par exemple, je partage mon expérience négative, en espérant qu'elle parle à d'autres personnes qui ont souffert comme moi, et si quelqu'un me répond " ha bah oui mais certaines n'en souffrent pas" ça s'appellerait simplement de l'indécence

Et ben quand c'est le témoignage d'une célébrité, c'est pareil, même si elle ne peut pas lire les réponses.