tapotepute
Mes penchants masochistes et moi on a décider de passer un week-end à penser à l'abolitionnisme.
L'abolitionnisme c'est le mouvement politique "féministe" qui veut abolir la prostitution et la pornographie.
On ne se penchera donc pas sur les anarchistes et libertaires qui veulent abolir le travail du s*xe parce que c'est un travail et que le travail c'est nul.
Mais bien sur les arguments, statistiques et discours abolitionnistes.
Comprendre ses ennemis toussa toussa
Le "viol tarifé"
Alors on commence avec la notion de "viol tarifé"
La rhétorique abolitionniste fait comme ça : "les prostituées acceptent de coucher avec leurs clients contre de l'argent, sans argent, elles n'acceptent pas. Elles n'en ont donc pas envie, c'est donc un viol"
Selon cette idée, ce n'est pas le consentement qui compte mais l'attirance, l'envie.
Le consentement motivé par autre chose que du désir serait un "faux consentement". Une autre personne que moi peut décider si mon consentement est valable.
On a toustes nos conditions pour faire du s*xe
- "pas le premier soir"
- "pas avant le mariage"
- "seulement avec une personne avec qui je suis en couple exclusif" etc.
La mienne c'est "contre un certain tarif horaire". Mais pour les abolitionnistes, l'argent n'est pas une condition acceptable.
On arrive à cet endroit du discours abolo où il faut comprendre que pour elleux, je ne suis pas en pleine possession de mon libre arbitre. Je suis donc "forcée" par l'argent.
Mais si cette idée est un peu absurde (décider à la place des autre de s'iels consentent ou non, c'est un truc de machistes non ?), elle est surtout dangereuse.
Si quoi qu'il arrive, quand je suis avec un client c'est un viol tarifé, quand mes limites ne sont pas respectées, qu'il y a rupture de consentement ou juste viol. Ben ça compte pas, parce que depuis le début, c'était un viol.
Et c'est là qu'un discours qui prétend vouloir protéger les tds nous mets en danger.
C'est tout pour moi, je vais prendre un bain pour laver ce que j'ai lu sur des sites abolos.
Réseaux de proxénétisme
"Oui, mais les tds qui bossent en réseau, sont soumises à des proxénètes, sont victimes de traffic d'être humain ? " me chuchotent les abolitionnistes.
Alors soyons clair.e.s, si je milite pour que le travail du sexe soit reconnu c'est aussi parce que je crois que le traffic d'être humains, l'esclavage. C'est profondément mal. Et qu'il faut nommer la différence, sans cesser d'être solidaire avec les personnes exploitées.
Les abolitionnistes parlent du 1 pour cent pour qui c'est un choix, d'une élite des putes (d'où sort ce chiffre ? D'une fleshligth probablement)
Mais soyons sérieux, si c'est de l'esclavage ce n'est pas du travail. Quand un.e migrant.e récolte tes fraises de mars pour pas un rond, tu propose pas d'abolir les fruits rouges. Quand Nestlé assume avoir participé à l'esclavage d'enfants, tu boycotte même pas tes céréales pref. Quand Polanski plaide coupable pour viol sur mineure, est accusé par des enfants, t'es pas avec moi pour bloquer des cinémas.
Ce qui te gêne c'est pas l'exploitation, c'est le sexe.
Ensuite, et cela a fait ses preuves, dans les pays où le tds est decriminalisé, les taux d'esclavage sexuel chutent drastiquement.
Les mesures abolos ne protègent personne, sauf une morale blanche bourgeoise. Une culture hétérosexuelle de la honte du sexe et de la haine des corps.
Despentes disait "les putes sont les seules prolottes pour lesquelles les bourgeoises s'inquiètent", puis elle a bien raison.
"C'est une violence sexiste"
Dans un monde où l'immense majorité des clients du travail du s*xe sont des hommes. C'est un argument abolitionniste qui paraît presque pertinent.
En effet, dans un monde magique sans patriarcat ni capitalisme, le travail du sexe sans le moindre doute un autre aspect. Les métiers du soin, la construction de la médecine, l'enseignement, tout aurait probablement un autre aspect sans patriarcat.
Et je ne te dit surtout pas que je n'ai pas hâte que ça arrive (double négation waouh) Néanmoins en attendant, je voudrais bien des droits s'il te plaît.
Pour les abolos, les p*tes sont le summum de l'anti-féminisme, des traîtres à la botte du machisme. Mais sincèrement, si les métiers du s*xe sont tournés vers les sexualités masculine, c'est pas parce qu'on veut pas de client.e.s meufs et queer. C'est qu'il n'y en pas.
Tu sais comment faire pour changer le monde ça y est ?
'La majorité des TDS ont subi des violences sexuelles"
Je vais te citer une collègue et douce personne qui me suis :
"Fun fact. Les boulangères ont en majorité été violées.
Parce que c'est des boulangeres ? Non, parce qu'on vit dans un monde où les violences sexuelles sont omniprésentes. D'ailleurs, si on est dans les corrélations abusives, 100 pour cent des gens qui portent des chaussures bleues vont mourir un jour, c'est super dangereux, les chaussures bleues"
Voilà, en fait, argumenter que la plupart des tds ont subit des violences sexuelles et que c'est pour ça qu'elles se sont tournées vers le tds, c'est absurde.
La plupart des meufs, des queers, des personnes trans, des personnes non conforme au genre ont vécu des violences sexuelles.
Ça peut être une raison de se tourner vers le travail du s*xe, pour se réapproprier son corps, ses limites, son pouvoir sur la sexualité. Ça peut n'avoir aucun lien.
Et cette connexion elle est faites pour tenter de fabriquer un imaginaire de violence, de souffrance autour des tds, puis c'est juste une technique pour qu'on ai l'air de souffrir as fuck.
Alors que bon, si ce monde n'est pas follement une partie de plaisir pour les p*tes, c'est surtout parce que les abolos nous harcèlent, que les lois nous precarisent, que la putophobie nous isole.